Les applications

Santé

Avant même d’envoyer des hommes dans l’Espace, la préoccupation première des scientifiques fut de comprendre l’impact de toutes les contraintes liées à un vol spatial sur le corps des astronautes. Des instituts de médecine spatiale ont été créés dans le but de comprendre les dangers qui menacent la santé des voyageurs de l’Espace et de définir des protocoles pour les protéger. Très vite, les scientifiques ont compris que les résultats de leurs études permettaient de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain et le développement de certaines pathologies. C’est ainsi que les travaux sur l’Espace ont été étendus au service de la santé.

Voici quelques exemples où les satellites se mettent au service de la santé :

Télémédecine par satellite

  • En France, l’accès au soin pour tous semble une évidence pourtant ce n’est pas toujours le cas. Des personnes en situation de précarité mais aussi se trouvant dans des zones isolées médicalement ne peuvent en profiter. Dans les pays en voie de développement, cet isolement est encore plus important et la télémédecine devient un outil encore plus intéressant. La télémédecine a d’ailleurs été très largement utilisée pendant la crise du COVID19, et est maintenant généralisée à l’échelle nationale.
  • Dans des cas critiques, comme dans le cas de catastrophes, les satellites d’observation sont utilisés pour mieux localiser les malades et pour organiser les secours.
  • Les observations de l’environnement effectuées par satellite contribuent à   la surveillance épidémiologique. La télédétection spatiale contribue à mettre en place des systèmes d’alerte précoce contre les maladies environnementales, telles que la méningite en Afrique de l’Ouest, le paludisme en Afrique du Sud, la dengue et Zika en Guyane et au Brésil.

Education / Formation

L’e-formation est un atout majeur : les étudiants peuvent se former auprès de spécialistes sans se déplacer.

Exemples d’application :

  • Le satellite EDUSAT : en 2004, l’agence indienne ISRO a lancé ce satellite entièrement dédié à la diffusion de cours à distance interactifs.
  • Pour une vingtaine de pays d’Afrique, le « Réseau en Afrique Francophone pour la Télémédecine (RAFT) » propose des formations sur la santé au travers d’Internet et le plus souvent avec l’aide de satellites pour les zones isolées. Ce réseau s’étend dans d’autres régions comme le Népal et la Bolivie.

                      RAFT

  • Le programme pour la « Transformation de l’Enseignement en Haïti (TEH) » en Haïti a vu le jour (avec l’aide du CNES) suite au tremblement de terre de 2010 qui avait détruit 85% des écoles. L’idée a consisté à offrir aux professeurs des écoles des formations fondamentales et continues par satellite.
  • Le satellite Alcomsat-1 : satellite de télécommunications algérien placé en orbite géostationnaire lancé le 10 décembre 2017. Il a été construit par la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) pour le compte de l’Agence spatiale algérienne (ASAL). Il est destiné à la diffusion de 200 à 300 chaînes de télévision, et de 200 à 300 chaînes de radios, la formation en ligne, la télémédecine et la visioconférence.
  • De façon plus large, l’utilisation d’Internet et des applications de vidéoconférence a joué un rôle crucial dans le maintien de la continuité pédagogique pendant la crise du COVID19 en 2020.

Epidémiologie

Contre les maladies infectieuses, fléau mondial, l’approche pluridisciplinaire est le seul remède efficace. L’imagerie satellitaire fait partie de cette approche. Sollicité par des organismes de santé (notamment l’Organisation Mondiale de la Santé et les Agences Régionales de la Santé), le CNES met à disposition des outils d’observation comme les cartes de risque entomologique (présence ou absence de gîtes larvaires, densités de moustique adulte). L’efficacité de ces données s’est notamment vérifiée dans la lutte contre la dengue, en Guyane. Dans le cadre du projet de recherche Detect1, mené par le laboratoire d’épidémiologie de l’Institut Pasteur de Cayenne et soutenu par le CNES, l’équipe de chercheurs exploite les données satellitaires de quartiers identifiés comme à risque. Elles représentent une mine d’informations et une économie considérable de temps et de moyens. Le CNES assure un soutien similaire dans la lutte contre la malaria, le paludisme, la méningite, la fièvre de la vallée du Rift.

Les médecins croisent les données d’observation des satellites avec des données sanitaires recueillies au sol. A partir de là des cartes prédictives sont créées : elles facilitent la prise de décision.

Par exemple l’apparition des moustiques en Afrique est anticipée en recoupant les données satellites (points d’eau, végétation ..) avec des observations de terrain.

Paludisme à Dakar

Cartes du paludisme urbain à Dakar, Sénégal. De g. à d.: piqûres de moustique Anopheles/pers/nuit, saison des pluies 2009 ; image SPOT-5 à 2.5m à la même période ; carte prédictive de risque entomologique au 20 sept 2009. Crédits: CNES/ Spot Images.

Les satellites sont aussi utilisés pour diffuser plus largement les informations comme par exemple la télévision « Flight Ebola » qui est gratuite en Afrique.

Suivi médical

De nos jours les téléconsultations par satellite sont de plus en plus fréquentes. Elles permettent à des médecins spécialistes de faire des diagnostics à distance dans des lieux où les réseaux de communication terrestres ne passent pas.

 

cardiomed dans l'ISS

L’utilisation la plus extrême est faite dans la station spatiale internationale ISS.

L’Institut de Médecine et Physiologie Spatiales fournit des services pour préserver la santé des astronautes durant les vols habités.

Le système franco-russe Cardiomed permet le suivi médical des spationautes en temps réel et fait avancer la recherche plus spécifiquement sur l’étude du système cardio-vasculaire.

Pour une utilisation civile, le CNES a créé une valise permettant un service d’urgence par téléconsultation.

Ce service est utilisé en Guyane depuis plus de 10 ans. Il envoie par satellite des photos, des électrocardiogrammes, des échographies

Un spécialiste analyse ces données et délivre un diagnostic et conseille un traitement que va suivre le médecin ou l’infirmier de terrain.

Valise-urgence
Diabsat

Le dispositif « Diabsat » a pour but de dépister les complications du diabète. Il s’adresse à des patients qui ne peuvent aller facilement chez le médecin (zones peu accessibles) : une équipe mobile recueille les données et les transmet par satellite à des médecins qui vont déceler des urgences et ainsi déclencher des consultations ciblées chez des spécialistes.

De nombreux autres projets sont en cours pour déployer cette technique dans différentes situations, par exemple le projet T4MOD va apporter du support aux équipes médicales militaires européennes.

Assistance à la personne

Beaucoup d’entreprises développent des outils (applications, bracelets) permettant de localiser par satellite des personnes égarées ou disparues (jeunes enfants, ou adultes présentant des déficiences comme la maladie d’Alzheimer). Equipé d’un récepteur de localisation, l’appareil porté par la personne transmet la position de la personne surveillée à un proche ou à un centre d’assistance et lance une alerte dès qu’elle sort d’un périmètre défini.

De même pour les déficients visuels, il existe des applications permettant de coupler les données GNSS (Géolocalisation et Navigation par un Système de Satellites) avec des données au sol pour avoir un positionnement très précis. Ainsi leurs déplacements sont facilités en ville.

Galileo contribue à offrir aux malvoyants un système de navigation amélioré même à l’intérieur d’un bâtiment.

Métiers du Spatial ©2023

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