Les acteurs institutionnels
En Europe, les acteurs publics majeurs de la politique spatiale sont :
- les agences spatiales nationales : le DLR pour l’Allemagne, l’ASI pour l’Italie, le CNES pour la France
- l’ESA (l’agence spatiale européenne)
- l’Union européenne
L’évolution institutionnelle introduite par l’article 189 du TFUE implique que les trois acteurs publics majeurs de la politique spatiale en Europe, les Etats membres, l’ESA et l’UE coopèrent d’une manière efficace.
L’ESA est le maître d’ouvrage des programmes décidés par ses Etats membres. L’Union européenne s’appuie fortement sur son excellence technique et lui délègue une grande partie du budget de sa politique spatiale, de sorte que l’UE compte aujourd’hui parmi les plus gros contributeurs à l’ESA.
Les Etats membres et leurs agences nationales, grâce à leurs programmes nationaux et multilatéraux, ont développé une expertise technique et programmatique unique qui apporte une contribution essentielle au secteur spatial européen et complémentaire à celle de l’ESA. Ils décident, par ailleurs, des programmes et de leurs financements à tous les niveaux.
Les compétences techniques et programmatiques de l’ESA et des agences spatiales nationales des Etats membres apparaissent donc parfaitement complémentaires au rôle politique et fédérateur de l’Union. Ces trois acteurs constituent le « triangle spatial européen ».
Depuis 2009, l’Union Européenne a la responsabilité d’élaborer une politique spatiale destinée à favoriser le progrès scientifique et technique, la compétitivité industrielle et la mise en œuvre de ses politiques à l’échelle européenne. Elle a un rôle essentiellement politique et fédérateur, avec pour objectifs de:
- maximiser les avantages que représente l’espace pour la société et l’économie européenne ;
- favoriser un secteur spatial européen mondialement compétitif et innovant ;
- renforcer l’autonomie de l’Europe en matière d’accès à l’espace et d’utilisation de celui-ci dans un environnement sûr et sécurisé ;
- renforcer le rôle de l’Europe en tant qu’acteur mondial et promouvoir la coopération internationale.
L’Agence spatiale européenne (ESA) est la porte d’entrée d’accès de l’Europe à l’Espace.
Organisation intergouvernementale créée en 1975, elle gère le développement des capacités spatiales de l’Europe et fait en sorte que les investissements dans l’espace bénéficient aux citoyens européens et du monde entier.
L’ESA compte vingt Etats membres dont la France. Dix-huit d’entre eux sont également membres de l’UE. Elle coopère avec l’UE à la mise en œuvre des programmes Galileo et Copernicus.
L’ESA développe des lanceurs, les satellites et les moyens sol dont l’Europe a besoin pour jouer un rôle de premier plan sur la scène spatiale mondiale. Elle développe et lance des satellites d’observation de la Terre, de navigation, de télécommunication et d’astronomie, elle envoie des sondes jusqu’aux confins du Système solaire et mène en coopération des projets d’exploration humaine de l’espace.
Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), le Centre national d’études spatiales (CNES) est chargé de proposer au gouvernement la politique spatiale de la France au sein de l’Europe et de la mettre en œuvre.
A ce titre, le CNES « invente » les systèmes spatiaux du futur, maîtrise l’ensemble des techniques spatiales, et garantit à la France l’accès autonome à l’espace.
Acteur majeur de l’Europe spatiale, le CNES est force de propositions pour maintenir la France et l’Europe en tête de la compétition mondiale. La participation de la France à l’Agence spatiale européenne (ESA) est également assurée par le CNES.
Il s’entoure de partenaires scientifiques et industriels avec lesquels sont réalisés les programmes spatiaux qu’il conçoit. Il est engagé dans de nombreuses coopérations internationales, indissociables de toute politique spatiale d’envergure.
Le Port Spatial Européen
Les moyens d’une ambition spatiale européenne
La stratégie spatiale pour l’Europe exige un moyen d’accès autonome à l’Espace. Cette volonté est aujourd’hui inscrite dans les derniers accords sur la politique spatiale européenne.
Grâce à la France, l’Europe dispose d’un port spatial sur son territoire, avec la base de Kourou en Guyane.
Plus de 250 tirs ont été réalisés depuis la base de Lancement de Kourou.
De la première Ariane L01 à Soyouz et Vega en passant par les différentes versions du lanceur européen Ariane 5, l’histoire spatiale en Guyane à Kourou s’est construite au fil des lancements depuis ce fameux 24 décembre 1979.
Le choix d’implantation de la base spatiale en Guyane n’est pas dû au hasard. Sur 14 sites étudiés, la Guyane est le site qui répondait le mieux aux critères de sélection de ce type d’installation comme :
- La possibilité de lancements polaires et équatoriaux sécurisés par une large ouverture sur l’océan Atlantique
- La proximité de l’équateur (tirer avantage de l’énergie liée à la rotation terrestre)
- Les dimensions suffisantes pour assurer la sécurité des lancements
- L’existence d’un port en eaux profondes doté de moyens de manutentions suffisants
- L’existence d’un aérodrome capable d’accueillir un long courrier (piste de 3000 m)
- Une zone à l’abri des cyclones et des tremblements de terre.
- La stabilité politique